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  • © Michel Rawicki

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Michel Rawicki

L’Appel du froid

Michel Rawicki est, depuis son enfance, attiré par les régions froides et par la photographie. Très exactement depuis une excursion à l’aiguille du Midi à l’âge de douze ans lors de laquelle il a « embrassé la glace ». Ses deux passions ne vont plus en faire qu'une, quand il découvre, en 1993, le Groenland et en particulier les icebergs de la baie de Disko qui le subjuguent par leur démesure et leur beauté. Il ne cessera alors plus de sillonner les régions polaires de l’Antarctique au Groenland, de la Sibérie à l’Alaska, étendant sa curiosité à la faune et aux hommes qui habitent ces régions hostiles où la lutte pour la survie est quotidienne.

Cette exposition, extraite de ce vaste ensemble, est centrée sur le milieu polaire, ce monde de l’impermanence qui est aujourd’hui non plus amené à se transformer une fois de plus mais se trouve menacé de disparition. Michel Rawicki restitue la puissance et la fragilité, la rudesse en même temps que l’étonnante inventivité d’une nature qui, semblant se comporter en artiste, produit des sculptures éphémères d’une force graphique et d’un raffinement esthétique étonnants. On comprend que le photographe, qui a pratiqué toutes les facettes du métier, ait pu passer sans heurt de la nature morte en studio à ces images contemplatives d’éphémères chefs d’œuvre de glace. La présence du vivant est là aussi parfois, discrète, étroitement tributaire de son environnement.

Dans cet univers du froid, comme dans les déserts brûlants, tout ramène l’homme à l’essentiel. Mais si cette exploration méditative a valeur de voyage intérieur, elle est aussi un appel : « Ma démarche est avant tout celle d’un photographe passionné et  témoin d’un monde qui change ». Avec la fonte de la calotte glaciaire, c’est tout un monde qui est menacé de disparition.

Jean-Christian Fleury